La néobanque berlinoise Nuri, ex-Bitwala, spécialisée dans l’investissement en cryptomonnaies, n’a pas réussi à trouver d’acquéreur après sa mise en redressement judiciaire cet été.
Nuri is closing down its business operations. We ask our customers to withdraw their funds and assets as of 18.12.2022. Thank you for having been part of the Nuri community! 💜
Here is a letter of our CEO Kristina Walcker-Mayer: https://t.co/gdOOeoOKDs
— Nuri (@NuriBanking) October 18, 2022
Le crypto winter a fait une victime en Allemagne. À moins qu’il ne s’agisse tout simplement de la crise économique. La plateforme Nuri, ex-Bitwala, est en dépôt de bilan, rapporte Sifted. L’originalité de Nuri résidait dans le fait qu’elle se présentait comme une néobanque spécialisée.
Partie d’une activité classique de trading de cryptomonnaies, la plateforme permettait d’investir dans des cryptomonnaies directement depuis un compte bancaire. Partenaire de la plateforme allemande de banking as a service Solarisbank, Nuri proposait depuis 2018 la création d’un compte bancaire (avec un IBAN allemand), associé à une carte de crédit, et à un portefeuille de cryptomonnaies. Les dépôts en euros sur les comptes étaient garantis jusqu’à 100 000 euros, comme dans n’importe quelle banque régulée.
Mais Nuri avait eu la mauvaise idée de lancer des comptes épargne en bitcoin, rémunérés, avec…Celsius qui a fait faillite en juillet. Cet événement, ainsi que l’effondrement du marché des cryptomonnaies (et des marchés en général), a conduit la start-up à se placer en redressement judiciaire au mois d’août.
Our partner Celsius Network has announced to temporarily pause all withdrawals. This also affects the Nuri Bitcoin Interest Account.
Find out more about the status and what this means for you here: https://t.co/8NCvjLCDDl— Nuri (@NuriBanking) June 13, 2022
Fondée en 2015, Nuri n’a pas réussi à trouver un acquéreur, ni à lever de nouveaux fonds, explique sa patronne dans un billet de blog. Les clients ont jusqu’au 18 décembre pour retirer leurs fonds, avant la liquidation. La start-up compterait 120 employés, qui seront licenciés. D’après Crunchbase, la plateforme avait levé depuis sa création près de 40 millions d’euros, notamment auprès de DIP Capital et Earlybird.
Les temps sont durs pour les néobanques allemandes. N26, fondée en 2015 également, a publié la semaine dernière une perte nette de 172 millions d’euros sur son exercice 2021, contre 150 millions en 2020. La néobanque berlinoise a augmenté ses revenus de 50%, mais a lourdement investi (+31%) dans la conformité à la suite de l’amende infligée par le régulateur des marchés financiers allemand, pour ne pas avoir respecté la loi anti-blanchiment.
Source : L’Usine Digitale