Dans notre rapport n°3 de ce mois de Juillet, nous avons allègrement parlé de l’effondrement magistral de toutes ces grandes banques régionales américaines. Effondrement en partie causé par leur confiance excessive dans des bons du trésor américain devenus sans valeur à partir du pivot de la FED et de la fin du QE4 au tournant des années 2021-2022.
Mais il s’est passé plein d’autres choses dans le secteur bancaire ailleurs en Occident.
Nous pourrions également évoquer le cas de la chute du Crédit Suisse, autrement plus retentissant, d’un point de vue structurel, que celles des banques régionales US.
Il importe juste de savoir que elle-ci a été rachetée début juin par UBS pour la somme dérisoire de 3 milliards de francs suisses. Rien que de très classique.
Autre anecdote concernant le Crédit Suisse : son directeur des marchés à l’international, Philip « Pippa » Bunce, est un homme genderfluid1 se sentant être une femme certains jours de la semaine.
Il est aussi le fondateur et le directeur du « LGBT Ally Program », un programme inclusif pro-LGBT au sein de la banque suisse.
Bien sûr, je ne dis pas que cela expliquerait les problèmes que la banque a connu depuis quelques années. Mais ça explique pourquoi le culte LGBTQi+ est devenue une religion si puissante dans l’Occident apostat : c’est une église qui reçoit ses subsides directement depuis les coffres de la haute finance internationale.
Plus inquiétant que les déboires du Crédit Suisse est ce rapport de plusieurs universitaires2 ayant estimé en mars 2023 que pas moins de 186 autres banques régionales américaines se trouvaient potentiellement dans la même situation que les First Republic, SVB et autres.
Enfin, inquiétant, tout dépend d’où l’on regarde tout ceci.
Rien que dans le cas de la chute de First Republic et de Western Alliance, nous avons assisté aux 2e et 3e plus grandes faillites bancaires de l’histoire des États-Unis, le tout en l’espace de trois jours.
Et pourtant, il se passe quelque chose de curieux.
Quelque chose de tout à fait anormal : l’effondrement financier ne se produit toujours pas. En fait, il ne se produit jamais vraiment.
Depuis les débuts de l’époque moderne, l’économie occidentale est juste un bull-run permanent.
Et les doomers et perma-bears n’y feront rien.
Je me souviens lorsque j’ai annoncé le lancement du FSM il y a quelques mois, d’avoir reçu un message d’une personne affolée m’assurant que c’était une folie car, c’était sûr : « les marchés vont s’effondrer d’une minute à l’autre ».
En fait, non, ils ne s’effondrent pas. Ou du moins, les « effondrements » de ces dernières années ne semblent être à chaque fois que des épisodes de crises périodiques, qui semblent si peu impacter les marchés dans leur structure que leurs effets sont comme insensibles.
Plusieurs des 20 plus grosses banques américaines s’effondrent en raison d’un bank-run parce qu’elles n’ont pas assez de liquidités comme la plupart de leurs concurrents ? Bof. Une fois la sensation passée, tout le monde passe à autre chose et s’émerveille devant la nouvelle hype du mois. Ce mois-ci se sera cette nouvelle blockchain. Le mois suivant ce sera cette nouvelle start-up AI, le mois d’après ce sera l’IPO du « Google » de la biotech, etc.
C’en est devenu un meme, mais pour rappel, depuis 2020 (c’est à dire depuis la pandémie et l’avalanche de monnaie de banque centrale à travers le monde), les 1% plus riches personnes du monde ont augmenté leur fortune de près de 26 trillions de dollars combinés.3 Voici la réalité qui se cache derrière le paravent idéologique des normes ESG, CEI et autres DEI.
En Janvier dernier, la secrétaire au Trésor, Mme. Yellen, avertissait le Congrès dans une lettre inquiétante4 qui se résumait par les propos suivants : Les Etats-Unis vont tout droit vers un défaut sur la dette d’ici le mois de Juin si le plafond de la dette n’est pas relevé.
Nouvelle alarmante ? Bof. En septembre 2021, Yellen avait lancé exactement la même alerte.5 Trois mois plus tard, le Congrès votait le relèvement du plafond de la dette de 2,5 trillions de dollars, tout simplement.6
Et c’est évidemment ce qui se passera encore cette année. Le mois dernier, le sénat américain a déjà approuvé7 la suspension du plafond de la dette US jusqu’en Janvier 2025. Et Joe Biden s’est empressé de ratifier la décision dès le lendemain.8
Et le surlendemain, la dette publique US avait déjà bondi de 359 milliards de dollars en un seul jour, ce qui représente le montant totale de la dette publique de pays comme l’Arabie Saoudite ou la Hongrie.
La dette publique américaine s’élève donc aujourd’hui à près de 35 TRILLIONS de DOLLARS, soit une augmentation de 300% depuis 2008. La dette US représente plus du tiers de la dette publique mondiale, laquelle a été récemment estimée à 92 trillions de dollars.9
La France fait bien pâle figure avec les 3000 milliards d’euros de dette qu’elle vient d’atteindre au 31 mars dernier10 grâce à nos Mozart et autres Beethoven de la finance, dont le dernier nominé, M. Gabriel Attal, ministre du budget, a récemment tenu à nous avertir11 qu’un « effort global sera demandé à tous les français » pour désendetter le pays.
La vérité c’est que tout ceci n’a plus aucune importance. La vérité est que les États-Unis ne feront tout simplement jamais défaut sur la dette, pour une raison très simple que l’ancien président de la FED, Alan Greenspan, a un jour expliqué ainsi12 :
Les États-Unis sont toujours en capacité de payer leur dette car nous avons le pouvoir d’imprimer toujours plus d’argent. La probabilité d’un défaut sur la dette est donc de zéro.
C’est donc simple : le bull-market permanent se s’arrêtera pas tant que la FED appliquera cette politique, désormais consubstantielle à l’économie américaine.
Et du côté de notre bonne vieille Europe, que se passe-t-il ?
En France, les petites entreprises ferment les unes après les autres. On enregistre près de 13 300 défaillances rien qu’entre le 1er avril et le 30 juin.13 Et c’est d’ailleurs la même tendance partout dans l’eurozone.14
En Allemagne, on paye au prix fort la crise de l’énergie, l’importation massive de migrants et la confiance parfois excessive dans le seul secteur économique, à tel point qu’on observe un début de désindustrialisation outre-Rhin.15
Est-ce la crise pour autant ? Est-ce l’effondrement du système économique ?
Demandez à M. Bernard Arnault dont le net worth a augmenté de quelques 33 millards de dollars en 2022, comme toutes les autres les autres grandes fortunes de France, d’ailleurs.16 Ou à l’insipide influenceuse Poupettte Kenza qui gagnerait jusqu’à 200 000 euros par mois. Ou à l’idole Lionel Messi qui s’est vu proposer un salaire de 400 millions de d’euros par an pour rejoindre le club saoudien d’Al-Hilal (qu’il a refusée pour accepter les 50 millions par an de l’Inter Miami).
Bien sûr, les coûts de l’énergie, de l’alimentation et des matériaux de construction ont explosé à la figure des ménages de la classe moyenne et des foyers précaires, au point de devenir absolument insupportables.
Mais ce n’est pas le problème du pornocrate qui nous sert de ministre de l’économie, ni de l’employé de Rothschild qui nous sert de président de la République.
Encore quatre ans de service à démanteler l’État social, EDF, la SNCF et ce qui nous reste de souverainté nationale, et ces deux-là, comme d’autres avant eux, iront pleinement profiter des avantages mirobolants de l’hyperclasse mondiale. La France et sa survie, ce n’est pas leur problème.
Et puis si les français se plaignent, ils peuvent toujours faire le tour du port de Marseille et se trouver un boulot de caissier chez Lidl.
Jetons un œil à l’économie actuelle : dans les banlieues multiculturelles, les fours enregistrent des profits records.17 Les influenceuses à moitié prostituées bouclent des contrats à six chiffres pour pervertir un peu plus la jeunesse et les tickets de concerts de Taylor Swift se vendent à près de 45 000 dollars l’unité.
Et il y a des acheteurs. Beaucoup.
Vous voyez bien que tout va pour le mieux.
Comme le prédisait Michel Houellebecq au début de la pandémie : le monde de l’après-COVID sera le même, mais en pire.
J’écoutais hier Pierre-Yves Rougeyron dire à juste titre que les entités impériales mettent généralement du temps à s’effondrer. Beaucoup de temps, même.
Le côté pénible de tout ceci, ce n’est pas l’effondrement, mais l’effondrement qui ne vient pas.
Il faut aussi dire qu’il y a une forme de naïveté et, plus grave encore, une forme de nihilisme chez ceux qui se confortent dans l’idée du black swan imminent, du crash général qui doit arriver tous les 1er jeudis du mois, et qui, pour les plus optimistes, provoquera soudainement le réveil du peuple par la révolution des frigidaires vides.
A ces naïvetés sincères ou démagogiques, le père Taparelli répondrait froidement, de concert avec Gaetano Mosca : les lois de l’histoire nous enseignent que les choses ne se passent pas ainsi.
Nous savons de notre côté que l’effondrement de notre civilisation néo-païenne ne se fera pas par l’énième disparition d’une banque régionale californienne. Cela n’a plus d’importance.
Quand l’effondrement sera bien consommé, il est sans doute permis de penser que l’avènement de l’Antéchrist ne sera plus très loin. Et son avènement ne sera probablement pas annoncé, comme le pensent certains journalistes français adeptes du sensationnel, sur le board d’une salle de marché à Wall Street.
Je vous renvoie à l’étude du Révérend Père Sylvester Berry pour anticiper correctement les choses.
Quoiqu’il en soit, les états d’âmes des « doomers » ou des « yes life » permanents ne nous intéressent guère. Quoiqu’il puisse se passer demain, et ceci, Dieu seul le sait, nous devons rester attachés à notre foi et aux devoirs qui sont les nôtres.
Et après tout, il n’y a pas de raison que nous aussi, ne puissions tirer profit (dans les limites de la moralité) de ce système. A la guerre comme à la guerre.
G. Von Hazel
1 NewsWeek, Pips Bunce, Credit Suisse Executive, attacked over ‘gender fluid’ identity, 17 mars 2023, https://www.newsweek.com/pips-bunce-credit-suisse-executive-gender-fluid-identity-bank-1788557
2 Jiang, Matvos, Piskorski, Seru, Monetary Tightening and US bank fragility in 2023 : Mark-to-market losses and uninsured depositor runs, 24 mars 2023, https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=4387676
3 CNN, The top 1% captured nearly twice as much new wealth as the rest of the world over the last two years, 16 Janvier 2023, https://edition.cnn.com/2023/01/15/business/top-1-wealth-oxfam-davos/index.html
4 CNN, Treasury secretary warns US could default on its debt as soon as Juin, 13 Janvier 2023, https://edition.cnn.com/2023/01/13/politics/debt-limit-janet-yellen-letter-to-kevin-mccarthy/index.html
5 New York Times, U.S. Debt default could come in October, Yellen warns, 8 septembre 2021, https://www.nytimes.com/2021/09/08/business/economy/united-states-debt-default.html
6 New York Times, Congress passes $2.5 trillion debt ceiling increase, 14 décembre 2021, https://www.nytimes.com/2021/12/14/us/politics/debt-limit.html
7 CNN, The Senate just passed the debt ceiling bill, 2 juin 2023, https://edition.cnn.com/2023/06/02/investing/treasury-debt-ceiling-deal/index.html
8 CNN, Biden signs debt ceiling into law, averting historic default, 3 juin 2023, https://edition.cnn.com/2023/06/03/politics/biden-signs-debt-ceiling-deal/index.html
9 Reuters, Global public debt hits record $92 trillion, UN report, 12 juillet 2023, https://www.msn.com/en-us/money/companies/global-public-debt-hits-record-92-trillion-un-report/ar-AA1dLYvr
10 Vie publique, Dette publique : son montant dépasse 3 000 milliards d’euros, 4 juillet 2023, https://www.vie-publique.fr/en-bref/288818-dette-publique-son-montant-depasse-3-000-milliards-deuros
11 FSM Capital, Dette publique : un effort global sera demandé à tous les français en 2024, 14 juillet 2023, https://fsm.capital/2023/07/14/dette-publique-un-effort-global-sera-demande-a-tous-les-francais-en-2024-previent-gabriel-attal/
12 CNBC, No chance of default, US can print money : Greenspan, 7 aout 2011, https://web.archive.org/web/20130310023624/https://www.cnbc.com/id/44051683
13 France TV, Le nombre de faillites d’entreprises est au plus haut depuis 2016, 12 Juillet 2023, https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-brief-eco/le-nombre-de-faillites-d-entreprises-au-deuxieme-trimestre-de-2023-est-au-plus-haut-depuis-2016_5912750.html
14 Eurostat, Q4 2022 : Business bankruptcies highest since 2015, 17 février 2023, https://ec.europa.eu/eurostat/en/web/products-eurostat-news/w/ddn-20220217-2
15 Politico, Rust belt on the Rhine, 13 juillet 2023, https://www.politico.eu/article/rust-belt-on-the-rhine-the-deindustrialization-of-germany/
16 France Info, Covid-19 : Comment les grandes fortunes françaises se sont enrichies pendant la pandémie, 29 Janvier 2022, https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/covid-19-quatre-questions-sur-l-enrichissement-des-grandes-fortunes-francaises-pendant-la-pandemie_4931281.html
17 Actu, Drogue : les gains faramineux des points de deal en Île-de-France, 2 Octobre 2022, https://actu.fr/societe/drogue-les-gains-faramineux-des-points-de-deal-a-paris-et-en-ile-de-france_54209873.html
