41% des foyers monoparentaux vivent sous le seuil de pauvreté

Emmanuel Macron a souligné, dans son analyse des causes des émeutes du début d’été, les carences de l’autorité parentale. Dans Le Figaro Magazine , il a constaté qu’un grand nombre d’émeutiers étaient issus d’un cadre familial fragilisé. «Près de 75% des jeunes déférés à la justice étaient, soit à l’aide sociale à l’enfance, soit des jeunes de familles monoparentales» (Le Figaro Magazine, 4 août 2023). C’est un constat qui ne surprend pas, tant l’expérience d’élu local confirme ces fragilités.

Une étude de l’Insee, parue en 2021, indique que 24% des enfants des familles monoparentales vivent dans des logements surpeuplés contre 10% dans les familles «traditionnelles» (deux parents avec leurs enfants), 41% des enfants des familles monoparentales vivent sous le seuil de pauvreté contre 15% dans les familles traditionnelles. Les études scientifiques établissent que les difficultés scolaires, les conduites sexuelles à risques, les problèmes de santé mentale sont plus fréquents dans les familles monoparentales.

Certains nous diront que la société devrait mieux s’adapter à une évolution majeure du modèle familial. Ainsi, des acteurs économiques auront identifié un marché. Qui dit familles monoparentales dit, pour répondre aux besoins des parents, deux appartements, deux frigos plutôt qu’un… Les aides publiques ont été accrues. Mais au fond, la société doit-elle se contenter de constater les problèmes posés par la monoparentalité puis essayer de les résoudre? Certains défenseurs des familles monoparentales, aimablement appelées «parents solos», nous diront que la famille traditionnelle est un modèle du passé.

C’est ainsi, la société change et les politiques publiques doivent s’adapter. Simplement, la réalité est autre. La même étude, «les familles en 2020», publiée en septembre 2021 par l’Insee, indique que 66,3% des familles sont «traditionnelles» (le couple avec ses enfants) et oui, les familles recomposées (9%) comportant aussi des enfants du couple, 72% des enfants vivent avec leurs deux parents. Si l’on constate donc que le modèle «traditionnel» est loin d’avoir disparu, que les enfants qui en sont issus sont confrontés à moins de difficultés… et ultimement sont moins nombreux parmi les émeutiers, une question se pose: autant qu’aider les familles monoparentales à affronter une situation difficile, ne faut-il pas aussi encourager la «famille traditionnelle» ?

Source : Le Figaro