La start-up parisienne Kriptown propose une nouvelle solution aux PME pour lever des fonds, alternative au capital risque et à la dette. Son concept, hybride, est une bourse à la croisée du crowdfunding et de l’ICO, pour lequel elle vient de lever 1,35 million d’euros auprès du fonds luxembourgeois Accurafy et d’institutions publiques.
La solution de Kriptown permet aux start-up et aux PME de se financer en fonds propres en émettant des actifs numériques, et aux investisseurs de réaliser des opérations sur une nouvelle classe d’actifs proche du private equity, mais plus liquide. Elle se présente sous la forme d’une place de marché, similaire à une bourse, sauf que la cotation s’opère en tokens et non en actions. Concrètement, l’entreprise qui réalise une augmentation de capital sur Kriptown émet des jetons, dont la valeur est liée à celle des parts de l’entreprise. A l’issue de l’opération initiale, ces actifs numériques deviennent négociables sur un marché secondaire, offrant de la liquidité aux investisseurs. Si jamais l’entreprise se fait racheter ou finit par s’introduire en Bourse, elle rachète l’ensemble des tokens.
Juridiquement, l’opération entre dans le régime juridique de l’ICO, défini par la loi Pacte. Mais à la différence d’une ICO, les fonds sont levés uniquement en euros. Kriptown utilise la blockchain mais pas de cryptomonnaies. Elle est enregistrée en tant que PSAN auprès de l’AMF, et en tant qu’agent d’émetteur de monnaie électronique. Son partenaire pour l’émission de monnaie numérique est Mangopay, une filiale de Leetchi (Crédit Mutuel Arkéa).
Par rapport à une opération de crowdfunding standard, l’intérêt pour les investisseurs est de pouvoir revendre leurs titres dès le bouclage de l’opération, et de bénéficier dans l’idéal de la croissance de l’entreprise soutenue au moment de revendre leurs parts. Par exemple, l’assurtech Leocare a levé en seed 213 000 euros sur la plateforme auprès de 250 investisseurs. Les tokens de la start-up, qui a depuis levé 110 millions d’euros auprès de VC, ont vu leur valeur augmenter de 700%. Selon le cofondateur et président de Kriptown, Mark Kepeneghian, plusieurs centaines de transactions mensuelles sont réalisées sur le marché secondaire sur le token Leocare. Pour entrer sur ce marché secondaire, nul besoin d’avoir participé au financement initial.
Source : L’Usine Digitale